Ici, l’atelier du peintre est déterritorialisé, per se; les oeuvres sont strictement exécutées en usine et peut être réalisé dans n’importe quelle usine de peinture électrostatique sur la planète. La création, elle, se fait dans un espace restreint de trente mètres carrés, sous des lumières de néon et dans un environnement bruyant et poussiéreux. On y retrouve aucune esquisse, aucun dessin ou guide, seulement l’énergie du combat d’une peinture gestuelle et immédiate. Le peintre applique ou soustrait le pigment directement sur le métal à l’aide d’un pistolet aérosol, d’un pistolet à air comprimé, de brosses de plastique ou de métal.
Même si la peinture électrostatique demeure une amélioration par rapport à la peinture industrielle liquide, elle est quand même pratiquée dans un environnement hostile. Le peintre se protège en portant une combinaison de la tête au pieds, il voit à travers une visière et il respire avec un appareil respiratoire autonome destiné à cet effet.